Je vous présente Gina, l'héroine de mon prochain roman "Amour et Amitié" dont la sortie officielle est prévue pour l'année 2025.

Un extrait.

Gina arrêta la voiture et descendit rapidement. Poussant le portail, elle longea la grande allée qui menait à la maison et salua au passage le jardinier au sourire bienveillant. Il lui répondit en touchant de la main le chapeau de paille qui le protégeait du soleil. Les pétales colorés tapissaient le sol tandis que les arbustes prenaient forme sous ses ciseaux agiles. A cette époque de l'année, les fleurs étaient particulièrement belles. Elle s'approcha, cueillit une rose rouge, s'enivra un instant de son parfum puis accéléra le pas. Elle n’avait pas beaucoup de temps et devait retourner au bureau pour une réunion importante.

La porte d'entrée était entrouverte. Bizarre ! C'était le jour de congé du personnel et la maison devait être vide. Aurait-elle oublié de fermer ce matin en partant ? Serait-elle à ce point distraite ? S'apprêtant à entrer, elle aperçut dans l'entrebâillement de la porte deux corps enlacés. Elle recula instinctivement. Son coeur se mit à battre plus vite et elle fut prise d'un tremblement. Non, ce n'était pas possible ! Cela ne pouvait pas être vrai. Son esprit tentant de rejeter sa vision, elle se frotta les yeux espérant se réveiller d'un mauvais rêve. Mais non, ils étaient encore là. Son mari et sa meilleure amie étroitement enlacés, s'embrassaient dans sa propre maison. Inimaginable ! Revenant sur ses pas elle remonta l'allée en courant.

Ce n’est qu’une fois arrivée à la clôture que Gina remarqua la voiture de Christine, garée un peu plus loin. Une rage folle l'envahit. Scrutant les alentours, à la recherche d’un objet qui lui permettrait de crever les pneus, elle repéra un morceau de fer forgé abandonné près d'un buisson qui avait l’air de lui crier : « Utilise-moi ! Je ferai très bien l’affaire.  » Elle s'avanca pour le ramasser, puis se ravisa. À quoi cela servirait-il ? Ce serait vraiment trop facile. Il fallait trouver un autre moyen. S’installant au volant de sa voiture elle démarra en trombe. Comment allait-elle surmonter ce désastre ? Comment gérer cette double trahison ? Désespérée, elle eut soudain envie de mourir.

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Christine et Robert perdus dans leur étreinte n'avaient rien remarqué.

  • Nous sommes devenus trop imprudents Christine. Heureusement qu'aujourd'hui le personnel est absent. Cela ne peut plus continuer ainsi. Tu me fais perdre la tête. 
  • Cela ne peut plus continuer en effet. Il est temps que tu mettes Gina au courant de notre relation. Je ne veux plus te partager.
  • Sois patiente je t'en prie. Il me faut trouver le bon moment.
  • Robert cela fait six mois que tu me répètes la même chose.
  • Je sais. 
  • Je suis fatiguée d'attendre que tu te décides.
  • C'est difficile pour moi aussi. Mais il faut que tu partes. Grégory revient me chercher dans quelques minutes et je ne voudrais pas qu'il te voie ici.
  • Comme toujours c'est à moi de m'effacer n'est-ce pas ?
  • Allons, accorde-moi un peu plus de temps. Je te promets de parler bientôt à Gina.
  • D'accord je m'en vais. Mais promets-moi que tu viendras à la maison plus tard.
  • Bien sûr ! On se voit à l'heure habituelle. Mais, je t'en prie, dépêche-toi de t'en aller avant l'arrivée de Greg.
  • C'est bien, je m'en vais. A plus tard mon amour, lança-t-elle en souriant avant de sortir de la maison.

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Encore sous le coup de l'émotion, Gina roulait à toute vitesse. Les souvenirs affluaient, incontrôlables. Elle se rappela son premier rendez-vous avec Robert. Ce moment inoubliable où il lui avait avoué son amour lors d'une promenade le long d'une plage déserte, un soir d'automne. Sous le ciel étoilé, la brise du soir caressant doucement leurs visages, ils s'étaient promis de s'aimer toujours. Ils s'étaient mariés quelques mois plus tard et Christine, sa meilleure amie, sa confidente, était le témoin de son bonheur. Comment avait-elle pu ? Quelle hypocrite !

Perdue dans ses pensées, ce n'est qu'à la dernière minute qu'elle remarqua la fillette qui traversait la rue. Elle freina de toutes ses forces en donnant un rapide coup de volant vers la droite. Son cœur battait à se rompre. Ouf ! Elle avait réussi de justesse à éviter l’enfant, qui s'enfuit à toutes jambes. Cet incident qui avait failli tourner à la catastrophe, lui fit comprendre que la mort n'était pas la solution. Elle gara la voiture et laissa couler librement ses larmes.

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Grégory qui était entre temps arrivé, stationna devant la maison et pressa l’avertisseur. Robert venait à peine de raccompagner Christine et s'empressa de le rejoindre.

  • Salut Greg, tu es en avance. Je ne t’attendais pas avant un bon quart d’heure.
  • J'ai terminé plus tôt que prévu. Tout va bien ? Es-tu prêt ?
  • Oui, ça ira. Je vais juste fermer car il n’y a personne à la maison.
  • N’est-ce pas le jardinier qui est assis là-bas sous la charmille ?
  • Oui c’est bien lui, mais il va partir bientôt. En plus, il n’a pas accès à la maison. Donne-moi une minute et je reviens.

Robert rentra s’assurer que toutes les portes étaient fermées avant de revenir s’installer sur le siège avant du véhicule.

  • C’est fait, allons-y Greg !
  • En arrivant, j’ai vu Christine franchir le portail. Je sais qu’elle est la meilleure amie de Gina, mais n’est-ce pas un peu étrange qu’elle soit chez toi alors que ta femme est absente ?
  • Cela aurait pu l’être en effet, dit Robert en se figeant légèrement. Elle était seulement venue récupérer un foulard qu’elle avait oublié la semaine dernière.
  • Je comprends, répondit Greg bien qu’il ne soit pas tout à fait convaincu. Ayant remarqué la nervosité de Robert et son regard fuyant, il n'insista pas.

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De son coté, Gina un peu plus calme fit demi-tour pour aller chercher le document qu’elle avait oublié le matin en partant et qui était essentiel pour sa réunion. Quand elle regagna la maison, il n’y avait plus que le jardinier au sourire bienveillant, témoin silencieux des événements qui s’y déroulaient. Son sourire avait momentanément disparu pour laisser la place à un regard triste qui semblait lui dire : « Tu as enfin découvert la vérité. Comme tu dois être malheureuse à présent. »

En franchissant la porte, le souvenir de cette étreinte qui ne pouvait prêter à équivoque la tourmenta en effet. Respirant profondément, elle chassa de son esprit cette image douloureuse et grimpa l’escalier pour récupérer son dossier. Puis, consciente que rien ne serait jamais plus comme avant, elle quitta la maison. Grande fut sa surprise de trouver le jardinier qui l’attendait près de sa voiture, tenant entre ses mains un magnifique bouquet de fleurs aux couleurs vives et éclatantes.

  • Voici pour vous Madame, pour ajouter un peu d’éclat à votre journée, lui dit-il doucement.

Touchée par ce geste inattendu, elle accepta le bouquet et reprit la route avec une détermination nouvelle.
 

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